Retour sur le Conseil municipal du 9 février 2022

Le premier conseil municipal de l’année 2022 s’est déroulé à l’Atrium le 9 février 2022. Parmi les dossiers proposés, 3 méritent une attention toute particulière :
  • Le vote du budget 2022
  • Le Règlement local de publicité
  • La ZFE-m

Voici la position défendue par les élus de Mieux Vivre à Tassin la Demi-Lune sur ces dossiers.

Budget 2022 : Les Tassilunois n’en ont pas pour leur argent.

Le groupe Mieux vivre à Tassin la Demi-Lune, par la voix de son président, Julien RANC (UDC), a souligné le manque de cohérence du budget de la municipalité et le décalage entre les objectifs affichés et les fonds réellement débloqués. Cette année encore, les Tassilunois n’en auront pas pour leur argent, puisqu’ils bénéficient de moins de services que ce qu’ils paient d’impôts.
“Si les Tassilunois sont prélevés en moyenne de 718,95€, les dépenses engagées par votre municipalité en leur faveur sont de seulement 701,29€. C’est un rendement inférieur au livret A ! Concrètement, l’impôt payé par nos concitoyens, qui est censé mutualiser les ressources pour offrir un panel de services le plus large possible, est sous utilisé et les habitants perdent même 17€ dans l’opération”.

A titre de comparaison, les habitants des villes de la même catégorie paient moins d’impôts, 653€ en moyenne soit 65€ de moins qu’à Tassin la Demi-Lune, mais leurs élus leur apportent des services bien plus conséquents au quotidien pour 1 360€.

Plusieurs points développés dans ce budget 2022 sont sujets à commentaire.

  • Contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, aucune grande loi de décentralisation n’a été votée depuis la loi MAPTAM et les compétences transférées aux collectivités l’ont surtout été aux Métropoles, Départements et Régions, et non pas aux communes.
  • L’Etat est en réalité bien plus généreux que le prétend la municipalité, puisque celui-ci nous verse tout de même 863 000 euros dans le cadre du Plan de relance pour financer des travaux sur le patrimoine communal.
  • Les choix en matière de logement nous exposent toujours à des amendes importantes et contribuent à ce que la part de nos concitoyens éligibles au logement social frôle de plus en plus avec les 80% des locataires actuels du parc privé. Certains promoteurs n’hésitent plus à vendre à des prix qui dépassent certains quartiers de Lyon, soit plus 6 500€ par mètre carré en moyenne. Si cette situation arrange les finances de la ville qui voient leurs ressources fiscales croître, ce n’est pas le cas de celle des habitants dont les loyers s’envolent !
  • Les économies affichées par l’exécutif n’en sont pas, comme l’externalisation du nettoyage des locaux communaux qui engendre une dépense nouvelle de 75 000€, ou encore les frais de communication pour 17 000€ supplémentaires, etc.
  • La dette de notre commune va significativement augmenter dans les années à venir, 2022 n’est donc qu’un début. Si 4 millions d’euros de dépenses d’équipement avaient été programmées en 2021, les dépenses s’envolent, en 2022, à près de 11 millions d’euros dont 9 millions d’emprunts supplémentaires.

Le groupe Mieux vivre à Tassin la Demi-Lune a rejeté ce projet de budget, pour son incohérence et certains choix d’investissement que nous ne partageons pas.

Rejet du Règlement local de publicité : la municipalité ne se range pas du côté de nos commerces de proximité

Le Conseil municipal a étudié le projet de Règlement Local de Publicité, de la responsabilité de la Métropole de Lyon. Alors que ce rapport n’aura “aucun impact sur Tassin la Demi-Lune” la municipalité le rejette, par pur intérêt politique afin de contrer une nouvelle fois la majorité de Bruno BERNARD.

Par la voix de Cédric VERNET, notre groupe a fait valoir une position alternative :

“Ce nouveau Règlement, déjà appliqué à Tassin depuis 2011, n’aura pas d’impact sur nos entreprises contrairement à ce qu’affirme la municipalité, ou alors un impact positif ! En effet, l’affichage urbain de type panneaux 4×3 détourne les consommateurs des petites enseignes pour les renvoyer systématiquement vers les grands groupes et il suffit de lever les yeux pour s’en apercevoir. C’est donc bien un frein au développement du commerce de proximité et nous ne souhaitons pas en être complices”.

Deux chiffres en témoignent* :

  • Seulement 600 entreprises sur les 3,8 millions qui existent en France utilisent plus de 80% des panneaux publicitaires du territoire national (=0,01%)
  • En 2021, 70% des commerces de proximité estiment que les panneaux publicitaires profitent avant tout aux centres commerciaux ou aux très grandes enseignes éloignées de leur boutique

Notre groupe a proposé à la municipalité de mettre en place des actions concrètes pour accompagner nos entreprises, et notamment nos 300 commerces, dans leur transformation numérique. Nous considérons que la visibilité sur Internet est aujourd’hui un sujet majeur, beaucoup plus que l’accès à de l’affichage classique, trop onéreux dans tous les cas pour les petites structures.

Pour l’ensemble de ces raisons, le groupe Mieux Vivre à Tassin la Demi-Lune a émis un vote favorable à ce Règlement Local de Publicité.

Changement climatique : Pascal CHARMOT fait de la résistance

Alors que les conséquences sanitaires et environnementales de la pollution de l’air sont connues de tous, Pascal CHARMOT, tout en prétendant à qui veut l’entendre qu’il compte lutter contre ladite pollution, a demandé au conseil municipal de rejeter le projet de Zone de Faible Émission métropolitaine (ZFE-m). Par la voix de Franck-Alain Joly, notre groupe a défendu une position plus ambitieuse !

“Des mesures d’accompagnement fortes doivent être pensées et mises en œuvre rapidement par l’Etat et les collectivités, afin de faciliter la transition de nos concitoyens vers des véhicules et/ou des déplacements plus propres. Toutefois il n’est pas concevable de rejeter ce texte, certes ambitieux, mais qui pose des objectifs à la hauteur de l’enjeu !”.

Plutôt que de se battre continuellement pour des raisons politiciennes avec la Métropole, nous attendons de Pascal CHARMOT qu’il négocie avec toutes les autorités, notamment :

  • Pour que la piste cyclable de l’avenue de la République, qui a tout d’un aménagement destiné à devenir définitif, soit pleinement optimisée pour être un site propre avec des Bus à Haut Niveau de Service. Il est temps que la municipalité arrête de présenter cet aménagement comme destiné aux seuls cyclistes mais précise qu’il s’agit de conforter une situation qui permet déjà à 12 000 voyageurs des TCL de gagner plusieurs minutes sur leur trajet tous les jours.
  • Pour que la région mette enfin les moyens dans le tram-train, achève le doublement du tunnel des deux amants et augmente la fréquence via le ticket unique, des aménagements d’horaires et de trajets.

La ZFE-m vise à supprimer peu à peu la présence des véhicules Diesel en centre urbain. Mais contrairement à ce que laisse entendre la municipalité, le diesel n’a plus vraiment la cote auprès des automobilistes français et ce depuis 10 ans. Les Tassilunois possèdent ainsi 6 319 véhicules essence contre 5 718 véhicules diesel (source Ministère de l’écologie). Ils ne s’y sont donc pas trompés et ont déjà entamé leur transition. L’immense majorité de leurs véhicules sont d’ailleurs récents en vignettes Crit’Air 1 et 2.

Les gaz d’échappement restent tout aussi nocifs et certains sont responsables de décès prématurés, car très irritants principalement pour les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes sensibles.

Il est nécessaire d’être ambitieux sur ce dossier et d’agir fort, d’autant que le prix de l’essence et du gazole ne cesse d’augmenter sous la pression mondiale, et nous ne pouvons conduire nos concitoyens vers des pleins au litre à 2€… voire plus.

Quelques chiffres qui montrent qu’il est temps aussi de changer nos habitudes :

  • 72% de nos déplacements en voiture sont inférieurs à 5 kilomètres
  • 42% de nos concitoyens dont le lieu d’emploi est situé à moins d’un kilomètre de chez eux… prennent le plus souvent leur voiture pour s’y rendre. Or rappelons qu’un kilomètre se parcourt, à pied, en 10 minutes en moyenne.
  • Seuls 22% de ces 42% ont plusieurs lieux de travail, donc une profession qui les oblige à utiliser leur voiture pour se déplacer.
  • 2/3 des écoles de notre région sont exposées à des dépassements de seuils drastiques de l’OMS, il est plus que temps d’agir.

Alors que nous avons multiplié les pics de pollution aux particules fines cet hiver, il faut agir vite et fort ! Au lieu de s’acharner à un combat politique dépassé, la métropole et la ville doivent travailler ensemble sur l’utilité de la ZFE-m et concevoir en partenariat des aides financières qui soient à la hauteur, des projets de transports en commun qui permettent d’agir du court au long terme de façon efficace.

Les constructeurs automobiles anticipent les changements à venir sur le plan des normes antipollution. D’ores et déjà, de nombreux véhicules d’occasion, récents, respectent la norme crit’air 1 et sont disponibles à moins de 10 000 euros. Des véhicules familiaux neufs à moins de 15 000 euros et bénéficiant de primes à l’achat existent également en crit’air 1. Contrairement à ce qu’évoque Pascal CHARMOT, il ne faut donc pas obligatoirement débourser 30 à 40 000 euros pour changer un véhicule.

Notre groupe n’a pas pris part au vote sur ce dossier, car la relation malsaine avec la Métropole et son exécutif conduit à une totale absence de logique dans le traitement de ce dossier. La réunion de lundi 7 février avec le vice-président BAGNON, qui a exposé le comportement déplacé et anti-républicain de la municipalité, ne nous a pas encouragé à alimenter ce conflit.