Covid-19 : Quel impact sur les associations de Tassin la Demi-Lune ?

La crise sanitaire que nous traversons est inédite. Son impact est lourd sur l’économie mais également sur le secteur associatif. Après avoir été aux côtés de nos commerçants, l’association Mieux Vivre à Tassin la Demi-Lune a souhaité connaître quelles étaient les conséquences du Covid-19 sur les associations de notre commune.

En toute transparence, nous vous dévoilons les résultats de cette étude réalisée à l’aide d’un questionnaire envoyé à toutes les associations de Tassin la Demi-Lune. Près de 30% des associations nous ont répondu. Elles interviennent dans le secteur sportif (50%), culturel (30,8%), de la solidarité (7,7%) ou de la petite enfance (3,8%). Le nombre d’adhérents est en moyenne de 160 personnes, allant de 8 adhérents pour la plus petite à 950 pour la plus importante.

Les réponses des associations vont permettre aux 8 élus de notre groupe d’avoir une bonne vision des conséquences de la crise sur le secteur associatif de la commune. Elles nous ont également permis de connaître leurs besoins en masques et de leur en remettre au total plus de 1000 exemplaires pour faciliter la reprise de leurs activités.

Des activités suspendues

Sans surprise, le premier enseignement de notre enquête est que la grande majorité de nos associations a été forcée de suspendre totalement ou partiellement ses activités. Seulement 8,3% ont pu poursuivre car elles interviennent dans le secteur de la solidarité internationale ou de l’aide aux personnes en difficultés. Les associations sportives ou culturelles ont, quant à elles, totalement interrompu leurs activités.

Des conséquences lourdes pour les salariés

33% des associations interrogées déclarent avoir un effectif salarié. Il s’agit, pour 75% d’entre elles, d’un effectif modéré allant de 0 à 10 salariés. Elles ont toutes, sans exception, dues faire appel à des mesures de chômage partiel pour faire face à la crise.

Des pertes de recettes importantes

A la crise sanitaire s’ajoute une crise financière majeure. 54% des associations déclarent être confrontées à des demandes de remboursement de la part de leurs adhérents qui n’ont pas pu bénéficier normalement des activités. Il en résulte une perte de recettes moyenne d’environ 26 % ce qui est de nature à déséquilibrer très sérieusement leurs finances. 21,4% des associations déclarent même des pertes dépassant les 50% !

Quelles propositions ?

Plus que jamais, les pouvoirs publics doivent être aux côtés des associations qui constituent un bien public précieux. La crise sanitaire que nous traversons va être longue. Au delà de l’effet immédiat d’interruption des activités, on imagine que les inscriptions pour la rentrée 2020 seront en forte baisse du fait de l’incertitude sur l’évolution de la pandémie et de la baisse de pouvoir d’achat de nombre de nos concitoyens.

Si des mesures immédiates sont indispensables, c’est donc un accompagnement sur la durée que nous devons envisager afin de permettre à nos associations de retrouver une situation saine à l’horizon 2021.

Suite aux demandes formulées par les associations, notre groupe émet les propositions suivantes et les portera à connaissance de la majorité municipale lors des prochains conseils municipaux :

  1. 1. Fournir un kit sanitaire : Afin de permettre aux associations de reprendre leurs activités dans le respect des mesures sanitaires et de protéger bénévoles comme adhérents, il est indispensable de les équiper en protections : masques, gel hydroalcoolique, plexi de protection, visières, gants, etc. C’est une dépense qui doit être à la charge de la collectivité et non des associations dont les budgets sont déjà malmenés. 
  2. 2. Débloquer une aide d’urgence : Nous devons aider les associations à ne pas se retrouver dans des situations de dépôt de bilan qui conduiraient à des cessations d’activités. Une aide d’urgence adaptée à chaque cas doit pouvoir être rapidement débloquée afin de leur permettre rapidement de combler les pertes dues aux remboursements de cotisations et de rééquilibrer leurs budgets.
  3. 3. Permettre un accès assoupli aux salles et équipements : La reprise d’activité ne pourra pas se faire comme elle se faisait avant. Les associations devront reprendre leurs activités en groupes réduits et donc pouvoir bénéficier plus facilement des salles et équipements de la ville afin de leur permettre de respecter les mesures sanitaires de distanciation sociale quand c’est possible.
  4. 4. Organiser des Etats généraux du secteur associatif : Si des mesures d’urgence sont indispensables, il est important de voir plus loin et d’envisager un nouveau partenariat avec notre secteur associatif et sortir des relations tendues avec la mairie comme ça a été le cas sous le précédent mandat. Ces états généraux doivent permettre de remettre tout le monde autour de la table pour envisager de nouvelles relations basées sur la confiance, l’engagement et un partenariat durable.
  5. 5. Reverser 2 mois d’indemnités des élus aux associations : Les commissions thématiques et conseils municipaux ayant été interrompus depuis plusieurs mois, nous proposons que les élus prennent unanimement la décision de reverser leurs indemnités perçues sur les mois de avril et mai ce qui représente une somme de 30 000 € environ. Même si le travail des élus a continué sur cette période, c’est un acte politique fort qui marquerait notre solidarité envers nos associations.   

Contacter les associations : Un crime de lèse-majesté ?

Malgré le sérieux de notre démarche, notre enquête n’a pas été du goût de la mairie qui a adressé un courrier aux associations afin de les mettre en garde contre une démarche “cavalière, malvenue voire inconvenante”.

Nous condamnons fermement l’envoi de cette correspondance. Les associations sont la propriété de leurs adhérents et en aucun cas de la municipalité. Nous tenons à rappeler, qu’avec 47% des voix obtenues aux dernières élections municipales, nos élus sont légitimes, tout autant que ceux de la majorité, à agir au quotidien aux côtés des citoyens et des associations. 

Mieux vivre à Tassin la Demi-Lune est un mouvement indépendant et ses élus tiennent leur légitimité du suffrage universel. Nous regrettons que le concept de démocratie ne soit pas partagé par tout le monde de la même façon au sein de notre commune.

Contrairement à ce qui est indiqué dans la lettre, nous avons reçu beaucoup de messages d’encouragements et de remerciements suite à cette initiative appréciée par nos associations.