Impasse du Grand pré : quand la mairie confond vitesse et précipitation pour 120 000 euros

C’est par la voix de Benoit FERRAND, conseiller municipal, que notre groupe a souhaité faire la lumière sur la vente d’un terrain sis 12 impasse du Grand Pré, autour duquel la municipalité a entretenu pendant plusieurs semaines le plus grand flou.

Un prix démesuré pour un terrain situé en zone inondable !

Placé en avant dernier point de l’ordre du jour du Conseil municipal du 5 avril 2023, ce dossier méritait un véritable complément d’éclairage, puisqu’il consistait à acheter une parcelle non constructible, en zone naturelle et inondable, au prix demesuré de 120 000 euros.

Succinctement dévoilé en commission permanente autour d’un débat qui fut tout aussi succinct, ce projet nous a été présenté comme une acquisition à but pédagogique pour « sensibiliser à l’environnement » et « découvrir la richesse de la biodiversité aquatique ». Il était même question de conserver la maison construite sans permis et non viabilisé, et de la baptiser des noms de Félix et André GOUTORBE.

Or, comment peut-on encourager la découverte de la biodiversité aquatique alors qu’il est impossible depuis la propriété d’accéder au ruisseau ? ou encore comment on pouvait transformer en lieu pédagogique une maison sans eau ni électricité ne pouvant accueillir du public ?

Certainement mal à l’aise pour nous expliquer l’inexplicable, la brève séquence se termina par un « de toute façon c’est comme ça, fin de la discussion » de la part d’Eric GAUTIER, adjoint au Maire à l’urbanisme.

Quelques semaines plus tard, en conseil municipal, l’objet présenté en commission a brutalement changé. De projet pédagogique il n’y a plus. De maison non plus d’ailleurs. Désormais il faudra la détruire pour laisser place à une pépinière.

Ce changement démontre que ce n’est pas un projet précis qui a guidé cet achat, mais que c’est certainement l’achat qui ouvre désormais la réflexion et contraint la municipalité à présenter un projet.

Quelle est l’urgence de cet achat s’il n’y a pas de projet concret et réfléchi ? Qu’auraient été les conséquences de laisser en l’état la parcelle et la maison ?

Grâce aux données publiées par la Direction générale des finances publiques et disponibles sur le site des demandes de valeurs foncières, au regard de transactions foncières similaires, pour une même période et pour une situation géographique comparable, la valeur de marché serait, au mieux, de 1 500€, loin des 120 000€ négociés.

Or, les presque 150.000€ du projet (puisqu’il faudra détruire la maison) n’auraient-ils pas pu profiter aux travaux d’économie d’énergie de nos bâtiments communaux, à la rénovation ou à l’acquisition de jeux pour les parcs où jouent nos enfants, ou à tout autre achat plus utile ?

C’est après s’être rendus sur le terrain et avoir collecté des informations auprès de diverses sources que c’est pour des questions de potentielles occupations illégales de ce terrain que la vente a été conclue. Les dispositifs juridiques permettant l’évacuation d’une telle parcelle existent pourtant, sans pour autant pénaliser nos finances communales.

Il est regrettable d’avoir confondu, encore une fois, dans ce dossier, vitesse et précipitation.